Loup garou – Mia – 42 : Des vacances en Ecosse

Où Aaron et Mia adoptent la positive attitude face aux événements mouvementés de la journée…

lande écossaisseAaron avalait les mètres à grandes foulées. Il entendait les brins d’herbes crisser sous ses baskets jusqu’à ce qu’il s’arrête près d’un grand arbre au tronc noueux pour boire quelques gorgées à sa gourde. Le ciel était d’un gris laiteux annonciateur de futures pluies. De fines gouttes tombaient déjà, assombrissant des rocs de pierre à quelques pas.

Il repensa aux griffes acérées de ce loup fantôme et à ses crocs baveux.

Il s’aspergea le visage d’une rasade d’eau.

Puis il reprit sa course dans les landes entourant le gîte. Kotori s’était endormi d’épuisement, les joues encore rouges de ses pleurs et de ses crises. Ce ne fut qu’une fois qu’il s’était assuré de son sommeil profond qu’Aaron s’habilla en débardeur, veste, et jogging pour se confronter au vent frais écossais. Will avait préféré se reposer, un œil sur les enfants. Luna avait eu ce sourire qui lui avait donné la chair de poule avant de partir. Cette petite dégageait quelque chose… Il espérait secrètement que Kotori ait une vie plus « normale », même garou.

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Il s’épongea le front avec sa manche et continua de se dépasser jusqu’à n’entendre que son cœur marteler entre ses tympans.

Lui qui avait pensé à des vacances en Écosse…

Il s’aspergea le visage d’une rasade d’eau.

Puis il reprit sa course dans les landes entourant le gîte. Kotori s’était endormi d’épuisement, les joues encore rouges de ses pleurs et de ses crises. Ce ne fut qu’une fois qu’il s’était assuré de son sommeil profond qu’Aaron s’habilla en débardeur, veste, et jogging pour se confronter au vent frais écossais. Will avait préféré se reposer, un œil sur les enfants. Luna avait eu ce sourire qui lui avait donné la chair de poule avant de partir. Cette petite dégageait quelque chose… Il espérait secrètement que Kotori ait une vie plus « normale », même garou.

Il s’épongea le front avec sa manche et continua de se dépasser jusqu’à n’entendre que son cœur marteler entre ses tympans.

Lui qui avait pensé à des vacances en Écosse…

Il aurait dû se douter plus que ça que le passé de Fillan allait ressurgir.

Il se surprit à ne pas ressentir de colère envers ce Fianna trop désinvolte. Ne pas prévoir d’hébergement en avance, ne pas prévenir sa famille. Il avait organisé ce voyage par-dessus la jambe en minimisant les risques. Mais à quoi s’attendre d’un garou brisé en quête de ses racines ? C’était écrit depuis le départ… Il savait ce que c’était que de couper les ponts avec sa famille. Et Mia ne lui avait pas expliqué en détails les tenants et les aboutissants mais ça ne sentait pas la rose pour Fillan…

Non, il n’en voulait à personne.

Il était même heureux…secoué mais heureux. Un puzzle s’imbriquait parfaitement dans un autre. C’était aussi simple que cela.

Il avait seulement cette tension à faire sortir, à faire s’exprimer, cette adrénaline qui courait encore sous sa peau d’humain qui avait vécu une situation trop intense et surnaturelle. Cette colère impuissante d’avoir vu son fils être traversé par la peur sans pouvoir ne rien y faire.

Il ne voudrait pas remettre les pieds dans ce château maudit de sitôt. Il s’arrêta et lança quelques coups de poings dans le vide. Il s’oublia, à frapper un concurrent invisible, le sourire aux lèvres.

***

Assise dans la voiture, Mia repensa avec nostalgie à leurs quelques heures passées dans la chambre au château des McCromarty à s’installer dans la bonne humeur et les rires.

chambre château

 

Un lit à baldaquin en bois finement ouvragé faisait face à une cheminée ronronnante en pierre grise (son fils ne pourrait pas gambader librement sans surveillance). Mia s’était attendue à des drapées de couleur suspendus au-dessus du lit comme sur les images qu’elle avait mémorisées de ses livres d’histoire, mais non, les colonnes sombres étaient à nu. Des tapisseries étaient accrochées sur tous les murs, composées de scènes de chasse, d’armées en pleine bataille, de couples dans une forêt – Mia ne pouvait pas dire exactement que représentaient ces tapisseries. Des évènements historiques ou littéraires ? Elle n’en avait aucune idée. Pas grave ! Elle trouvait seulement que les couleurs restaient vives malgré leur ancienneté. Elle aimait bien. Elle aimait l’ancien. Une haute horloge au bois poli allait rythmer les heures…espérons qu’elle ne les réveille pas la nuit prochaine, avait-elle pensé naïvement. Un berceau allait être apporté par l’un des enfants d’Aindreas à sa demande. Pour quoi faire maintenant ? Elle passerait la nuit sans la chaleur de son compagnon et de son fils près d’elle.

Elle revit avec un sourire attendri Aaron déposer Kotori sur le tapis – un ensemble compliqué représentant des fleurs rouges et des herbes. Ce dernier s’était assis avec des babillements joyeux et avait effleuré de ses doigts le pieds de lit ouvragé. Un rayon de soleil avait éclairé vivement sa figure émoustillée par tant de curiosités.

Tout annonçait les vacances en devenir. Les souvenirs du premier voyage avec leur fils depuis sa naissance.

Jamais elle n’aurait pensé que la mort d’Oleander ferait partie des bagages ni qu’ils découvrent aussi rapidement ce sac de nœuds du passé de Fillan…

Un mélange compliqué d’émotions contradictoires l’assaillit : sa tristesse rageuse de se séparer de sa famille par soucis de sécurité, son agacement devant ce voyage si peu organisé et devant le peu d’actions de Caitlyn, son plaisir d’aider Fillan, son envie de profiter malgré tout de ces vacances, son optimisme que rien n’était encore perdu, sa détermination et sa fierté d’avoir assuré ces dernières heures.

Un mélange compliqué d’émotions contradictoires l’assaillit : sa tristesse rageuse de se séparer de sa famille par soucis de sécurité, son agacement devant ce voyage si peu organisé et devant le peu d’actions de Caitlyn, son plaisir d’aider Fillan, son envie de profiter malgré tout de ces vacances, son optimisme que rien n’était encore perdu, sa détermination et sa fierté d’avoir assuré ces dernières heures.

Aaron avait bien réagi. Elle ressentit une vague de chaleur en le revoyant si calme comme si tout coulait de source. L’évidence que c’était son compagnon n’en était que plus forte dans son esprit. Elle avait bien choisi. Il avait connu le délire et ne l’avait pas rejeté après cette attaque.

 

Elle sentit comme s’ils avaient franchi une étape. Comme si Aaron et elle avaient accès à un nouvel étage d’une maison qu’ils connaissaient par cœur, l’assaut avait été la clé, une curiosité nouvelle, une joie de partager une intimité plus forte.

Une évidence.

Ces vacances seront des vacances, pour rester sur ce bonheur, pour le partager avec Kotori, pour lui faire oublier sa peur. Il est un Ituha. Un Ituha résiste toujours. Il ira au-delà de sa peur, comme ses parents.

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pm;

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